Comment les méthodes pédagogiques ont-elles évolué pour favoriser un apprentissage plus efficace ?
Les théories, méthodes et pratiques de l’apprentissage et de la transmission du savoir ont beaucoup évolué ces dernières décennies. La révolution numérique ainsi que les multiples recherches portant sur l’éducation ont amené des changements profonds, particulièrement visibles dans le domaine de la formation linguistique, un secteur en plein développement en raison d’une économie de plus en plus mondialisée.
Cependant, loin d’être un sujet uniquement moderne, l’éducation a de tout temps fait l’objet de réflexions. En effet, elle est intrinsèquement liée à l’histoire de l’être humain. Toutes les civilisations, passées et présentes, ont cherché à transmettre leur culture et leur savoir aux générations suivantes, reflétant ainsi les questionnements de leur époque. L’école de langue Novakid vous propose un petit récapitulatif des évolutions de la pédagogie et de ses applications modernes.
L’éducation à travers les âges
Initialement, la pédagogie, selon la définition du Larousse, est « l’ensemble des méthodes utilisées pour éduquer les enfants et les adolescents » ou « une pratique éducative dans un domaine déterminé », ou encore « l’art d’enseigner ». Issu du terme grec paidagogia, composé des mots paidós (enfant) et gogia (conduire), ce mot peut donc se traduire comme « la direction, l’éducation des enfants ». Mais qu’est-ce que cela signifie dans la pratique ?
La pédagogie comme art
La pédagogie comme art
Le pédagogue était tout d’abord, en Grèce antique, l’esclave accompagnant l’élève à l’école. C’est au V? siècle av J.C. que les sophistes abordent la question de l’éducation comme un aspect important d’une société civilisée. Platon et Aristote ont ensuite théorisé l’art d’enseigner, et Socrate fut le premier à inventer une méthode pédagogique, appelée la maïeutique, ou l’art d’accoucher (du savoir). En effet, son approche vise à « accoucher les esprits » pour les amener à la vérité et à la connaissance, et ce, par le biais du questionnement, de la remise en question et du dialogue (ce qui s’appelle la méthode dialectique).
Ces échanges ont pour but de « réveiller » le savoir chez l’individu, en considérant alors que chacun peut « prendre conscience » de la vérité et de la connaissance qu’il porte en soi.
Bien plus tard, au Moyen-âge, l’influence du Christianisme définit le savoir comme étant ce qui relève de Dieu et du sacré, et l’éducation passe alors par un apprentissage par cœur des textes, fortement encadré par l’Église. C’est une formation rigide, passive, peu évolutive et très restrictive. Rabelais (XVIe siècle) donne une vision critique de cette méthode scolastique dans ses romans, Gargantua et Pantagruel. Selon lui, les maîtres scolastiques sont des pédants qui surchargent la mémoire des enfants de contenus indigestes, où l’esprit perd toute initiative et s’abêtit.
La pédagogie comme science
Les penseurs et artistes de la Renaissance replacent l’Homme au centre de l’univers, au centre des préoccupations de l’être humain, et déterminent que l’acquisition du savoir se fait par l’expérience, la preuve et la démonstration, et non plus seulement par l’étude des textes religieux. L’éducation se veut résolument moderne et intègre de nouveaux domaines d’intérêt, comme la morale, l’éthique, la géographie et les langues parlées (opposées aux langues « mortes »). L’apprentissage des connaissances devient alors un exercice de tous les jours… et de toute une vie. Il permet de développer l’esprit critique et de s’émanciper (de se libérer) du carcan de l’éducation traditionnelle.
Ainsi, les philosophes des Lumières, héritiers des Humanistes de la Renaissance, portent une attention particulière au développement de l’esprit critique, mais aussi à la formation des enseignants et tuteurs. Cette redéfinition de l’éducation fait naître de nouvelles approches pédagogiques, issues de théories développées par Rousseau ou encore Diderot. De nouvelles pratiques voient alors le jour dans toute l’Europe.
Le philanthrope suisse Pestalozzi (1746-1827), par exemple, cherche à créer une méthode qui accompagne l’enfant tout en promouvant un apprentissage actif, donnant ainsi aux élèves un rôle participatif dans leur propre processus d’apprentissage. Il porte par ailleurs un soin plus particulier aux enfants des classes défavorisées.
La mise en pratique de sa méthode prévoit des journées intenses, où alternent les exercices par groupes, les moments ludiques, les promenades pédagogiques et les stages chez des artisans. Il s’agit de mêler les travaux manuels et intellectuels, ainsi que différents milieux sociaux.
Ce laboratoire pédagogique, curiosité de toute l’Europe, propose une éducation basée sur la tolérance et le dialogue, sans punition ni récompense. Dans l’histoire de la pédagogie, il apparaît comme « le promoteur de l’éducation populaire », pour qui l’éducation des enfants doit être un remède à la délinquance et à la misère.
Le pédagogue allemand Friedrich Fröbel (1782-1852), son disciple, s’intéresse tout particulièrement à la petite enfance. C’est ainsi qu’il crée les premiers jardins d’enfants (Kindergarten) et utilise le jeu comme un outil pédagogique. Il s’intéresse à la nature même de l’enfant en l’aidant à développer ses facultés d’observation et d’association. C’est une pédagogie fondée sur « l’activité propre » de l’enfant dont le but est d’acquérir l’autonomie.
L’avènement du positivisme au XIX? siècle, ainsi que la naissance de la psychologie et de la sociologie, érigent véritablement l’éducation au rang de science. L’école devient obligatoire notamment en France avec les lois Jules Ferry (1881-1882), et l’éducation est vue comme libératrice par la société. Elle joue donc enfin un rôle majeur dans le développement des enfants.
La pédagogie comme théorie-pratique
Le début du XX? siècle voit l’émergence de nouvelles pratiques. En effet, la naissance de la psychologie du développement, notamment grâce aux travaux de Jean Piaget, impacte fortement les pratiques et méthodes éducatives. Ce mouvement de la psychologie s’intéresse enfin aux comportements des êtres humains en devenir et théorise les différents stades de développement de l’enfant, permettant d’adapter l’enseignement au développement cognitif des élèves.
Dans le cadre de l’apprentissage, l’accent est alors mis sur l’intérêt de l’élève, le plaçant au centre du processus éducatif. De nombreux courants apparaissent alors, catégorisés sous le nom d’éducation nouvelle et symboliques d’une innovation éducative à grande échelle.
Les méthodes pédagogiques modernes
Passant d’objet à sujet, l’élève se trouve désormais au centre du processus d’apprentissage. On cherche dorénavant à le comprendre et à adapter les formations en fonction des différences propres à chacun.
L’élève au centre du processus éducatif : les méthodes alternatives à l’éducation dite traditionnelle
Le suisse Adolphe Ferrière fonde avec d’autres pédagogues la Ligue internationale pour l’éducation nouvelle en 1921. Il souhaite favoriser l’autonomie des élèves, encourager leur spontanéité et leur créativité, ainsi que leur esprit critique.
La méthode Montessori, fondée en 1907 par Maria Montessori, vise quant à elle à axer sa méthode sur les sensations. Médecin de formation, Maria Montessori établit sa pédagogie en étudiant des enfants issus de tous les milieux et crée une approche kinesthésique explorant les perceptions sensorielles des élèves.
Célestin Freinet et son épouse Elise souhaitent remédier à l’ennui des élèves. Ils développent une approche promouvant l’expression libre des enfants par le dessin et la rédaction et cherchent de cette façon à accentuer l’intérêt et la motivation des enfants.
Ces différentes méthodes ont d’abord influencé l’éducation scolaire nationale dans de nombreux pays européens, visant à trouver des alternatives à un apprentissage trop rigide, ou trop théorique ou peu efficace, mais ont également joué un rôle dans l’enseignement d’autres matières, tels que la musique ou l’apprentissage linguistique.
L’exemple de l’apprentissage musical
Le solfège a par exemple souvent été perçu par les élèves comme étant difficile et très ennuyeux, poussant de nombreux élèves à arrêter leur formation par rejet de la matière. Il est cependant possible d’apprendre la musique autrement. Depuis peu, quelques pédagogues ont suggéré des alternatives permettant aux enfants d’aborder la musique différemment tout en encourageant leur intérêt.
La méthode de Zoltan Kodaly propose par exemple une formation par le chant, permettant aux jeunes apprenants d’appréhender la musique par l’instrument le plus naturel, la voix.
Jaëll-Montessori a fondé une méthode inspirée de l’approche Montessori. Les élèves sont invités à apprendre la musique par les sensations. L’enfant découvre alors la musique à travers l’écoute, l’exploration et l’imaginaire, sans notion de notation musicale et donc sans solfège.
La méthode « Martenot », appliquée à l’enseignement de la musique, s’inspire aussi de la pédagogie Montessori : c’est une pratique qui place l’élève comme acteur de ses apprentissages, en partant du principe que les arts sont partie prenante de l’éducation. Selon Madeleine Martenot, le sensible est un accès à l’intellect, ou autrement dit, la pratique précède la théorie. Apprendre est un jeu qui conditionne la qualité de l’effort et ne place jamais l’élève en position d’échec. Tout travail est alors valorisé.
La méthode Meludia, résolument moderne, garde les fondements de l’approche sensorielle, tout en proposant un apprentissage par le biais du jeu via une application.
L’emploi des nouvelles technologies ainsi que la volonté de stimuler et de motiver les élèves ont des résultats d’apprentissage très positifs, montrant que repenser l’enseignement de la théorie musicale est non seulement nécessaire, mais également efficace.
L’exemple de l’apprentissage linguistique
Suivant les évolutions de l’éducation au sens large, la formation linguistique a, elle aussi, connu de nombreux changements, visant à améliorer les résultats d’apprentissage et les performances des élèves.
Le passage de la méthode dite traditionnelle (axée sur l’apprentissage de la grammaire et de la traduction, et omettant largement l’expression orale) à la méthodologie directe, puis active, a été la première approche réelle considérant l’apprentissage des langues étrangères. D’abord née en Allemagne et en France, puis utilisée au États-Unis, elle intègre enfin l’oral aux programmes pour permettre une communication au-delà des frontières nationales.
Vint ensuite la méthode audio-visuelle, plus efficace, largement utilisée dans les cours de langues à l’école après la deuxième guerre mondiale, utilisant alors des supports contemporains tels que le magnétophone et le rétroprojecteur, en s’appuyant sur une approche behavioriste, sollicitant l’ouïe et la vue et visant à créer des réflexes et des habitudes, notamment sur le plan grammatical.
Cette méthode apparaît néanmoins comme trop passive pour l’apprenant, ainsi que trop « pratique », mettant de côté les acquis culturels que l’apprentissage d’une langue étrangère peut apporter.
L’apparition de la méthode communicative, en réaction au behaviorisme, cherche à développer le processus interne de l’apprenant, souhaite promouvoir des situations de communication réelle et réhabilitant la formation culturelle et intellectuelle.
La révolution numérique, un nouveau support pour l’éducation
L’ère du numérique a modifié grandement les pratiques éducatives en introduisant de nouveaux supports. L’ordinateur, les tablettes ou les smartphones, ou encore internet et les jeux vidéos ont introduit de nouvelles pratiques qui ont conduit à l’élaboration de nouvelles méthodes de formation tout en favorisant l’innovation. La multiplication des ressources en ligne amène également un choix permettant un apprentissage personnalisé qui convient à des besoins spécifiques.
L’e-learning ou l’apprentissage en ligne
L’e-learning s’est fortement développé grâce à l’avènement d’internet. Ce type de formation à distance a permis par son accessibilité d’offrir une alternative à l’éducation scolaire. Dans le cas de l’apprentissage linguistique, cela a permis le développement des cours à distance, apportant une flexibilité importante aux apprenants ainsi qu’une individualisation des apprentissages, permettant de répondre plus précisément aux besoins des élèves.
L’apprentissage grâce à la réalité virtuelle
La réalité virtuelle a aussi une place dans les processus éducatifs. L’immersion générée par ce support ainsi que les interactions qui en découlent évitent un apprentissage fastidieux de la grammaire et privilégient la communication. De plus, le système d’avatar permet à l’utilisateur de ne pas trop s’exposer et de se sentir plus à l’aise dans son expression orale. La réalité virtuelle permet également de planter un décor innovant, accentuant la curiosité des élèves.
L’apprentissage grâce au storytelling
Lire des histoires aux enfants pour leur apprendre une langue est un moyen très efficace de maintenir leur intérêt tout en leur permettant d’intégrer des mots nouveaux. Il est désormais possible, grâce à diverses ressources en ligne, de raconter des histoires dans la langue choisie. Par le biais de vidéos, de dessins animés ou de podcasts, les élèves peuvent écouter des contes en langues étrangères en apprenant facilement la langue.
L’apprentissage par le jeu
D’abord représenté par les serious games, des jeux vidéos incluant des contenus éducatifs, la gamification ou ludification prend le parti opposé : créer une méthode d’apprentissage à but éducatif dans un environnement ludique. Utilisant des supports numériques, la formation par le jeu apparaît aujourd’hui très efficace dans la formation linguistique. Déjà éprouvée dans certaines entreprises pour motiver les employés, la gamification convient particulièrement aux enfants.
Construite autour d’un système de récompenses, les enfants restent captivés et motivés par leur formation, tout en intégrant les nouvelles informations.
« La gamification permet d’approfondir l’apprentissage, d’être absorbé et intégré par l’enfant, au lieu de lui inculquer une théorie. Les récompenses et les jeux sont principalement destinés à créer un moyen amusant et attrayant pour les enfants de s’exercer de manière répétitive grâce à des ressources adaptées. »
Amy Krolevetskaya, directrice de l’apprentissage chez Novakid.
Aujourd’hui, les méthodes éducatives favorisent l’éclectisme, c’est-à-dire un mélange de méthodes et de pratiques pour s’adapter à tout un chacun. L’offre Novakid, en plus de proposer des cours particuliers d’anglais en ligne, a défini sa solution autour de la gamification, du storytelling et de la réalité virtuelle, utilisant les ressources les plus modernes et à la pointe de la technologie pour proposer une formation efficace et immersive.